A tata Kongokongo,
Nos ancêtres ne donnaient pas à leurs enfants le noms au hasard. Car dans la signification du nom attribué, il y a un sens social, sens spirituel, un sens psychologique. Le nom, chez les kongo, notamment, influe sur la personne tout au long de sa vie dès son enfance.
C’est pourquoi, outre l’éducation familiale et la position dans son clan et sa familial, l’enfant de par son nom, forge sa personnalité au tour de tout l’environnement socio-culturel. Les catholiques au cours de la colonisation, baptisaient les noms des saints qui sont leurs ancêtres dont l’objectif était de nous faire oublier cet élément essentiel, la pérennisation de nos patrimoines culturels, notre environnement social, culturel, cultuel, psychologique afin de nous détacher de nos ancêtres.
Léopold II et Jules Renkin l’avaient bien appris aux prêtres en partance pour le Congo. "Vous ne leur enseignerez pas Dieu. Ils le connaissent déjà. Ils savent que voler, tuer est mauvais... Intéresserez-vous aux Jeunes, car les vieux seront difficiles à convaincre. Ceux-ci trépasseront bientôt. Et il faut faire oublier aux jeunes leur propre culture transmise par les vieux afin que leur conscience soit tournée vers la nouvelles civilisation..."
Voici donc comment nous avons été forgés et façonnés par la conscience chrétienne qui nous a appris que les noms de nos ancêtres sont sataniques, diaboliques et conduisent à l’enfer. Seuls les prénoms des Saints conduisent au ciel. D’où les prénoms : Simon, Pierre, Jean, Marie, Paul, Thomas, Christoph, Marc etc pour l’ensemble judéo-chrétiens et qui nous ont fait oublier nos propres valeurs, donc notre personnalité et notre identité.
Mfumu’a Nlaza ne Kongo
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